Un art écologique : Création plasticienne et anthropocène
- Véronique Meyers
- 3 mars 2020
- 2 min de lecture
Le critique Paul Ardenne aborde la création anthropocène à l’échelle de l’histoire de l’art dans un essai documenté et prospectif.
Les perturbations induites par l’activité humaine sur l’écosystème terrestre sont indéniables. Dans son ouvrageUn Art écologique. Création plasticienne et Anthropocène, l’historien de l’art P. Ardenne entend explorer les approches adoptées par différents artistes face à cette situation écologique dans le moment de « l’anthropocène ».

Paul Ardenne propose quelques tentatives de réponses. Selon lui, une « éco-œuvre » est « réussie quand l’œuvre, qui ne peut s’incarner dans des formes plasticiennes traditionnelles, déclenche chez les spectateurs le désir d’agir, de participer, de nettoyer, de dépolluer, d’aider » (p. 247). En effet, l’éco-art valorise des formes qui impliquent des co-créations militantes et concrètes entre artistes et spectateurs. À visée participative, l’éco-art valorise la responsabilité tout en se plaçant sur fond d’éthique partagée.
Se déplacer en dehors des musées, mais aussi dans la nature elle-même

Mais avant de parvenir à formuler sa position, Ardenne est remonté aux sources artistiques des années 1970 où, en réponse à un modernisme formel, la question de la nature a bruyamment surgi, qu’il s’agisse de prolongements de préoccupations paysagères comme chez les artistes du Land Art, ou des prémisses de l’art à tendance écologique, comme chez Gina Pane. Se déplacer en dehors des musées, mais aussi dans la nature elle-même, entrer dans la boue marécageuse (Beuys), dans un volcan (Turrell), placer des buses dans le désert (Holt), y dessiner une spirale (Smithson), etc. : dès la fin des années 1960, un grand nombre d’artistes, européens et américains, ont choisi d’œuvrer dans le paysage afin de trouver un espace neuf de création et de réaliser des œuvres avec la nature, quitte à risquer l’effacement ou la ruine.

Dans une pierre (L’enfant trouvé) de Timm Ulrichs, une performance où l’artiste gît durant sept heures à l’intérieur d’une pierre prédécoupée et creusée, 1978
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